Ce mercredi 13 août, à Ars-en-Ré s’est tenue une réunion publique. Sujet du soir : comment éviter que l’île de Ré finisse par ressembler à un sucre plongé dans le café de l’Atlantique. Spoiler : ça parle beaucoup de digues, de millions d’euros et d’érosion.
Une salle trop petite pour contenir toutes les angoisses ?
La salle des fêtes d’Ars-en-Ré, rue du Havre, suffira-t-elle à contenir la foule de curieux, d’inquiets et de chasseurs de biscuits apéro gratuits ? Lionel Quillet, président de la communauté de communes, n’en est plus si sûr. L’année dernière déjà, 250 personnes s’étaient pressées pour écouter son récit épique de la défense des côtes. Cette fois, il se demande s’il n’aurait pas dû viser plus grand…
Flashback Xynthia : quand la tempête a mis tout le monde d’accord
Depuis 2010 et la gifle baptisée « tempête Xynthia », les élus n’ont plus envie de jouer aux cartes contre la mer. Un projet colossal de 150 millions d’euros est donc sur la table. Lionel Quillet résume la chose avec poésie : « C’est un travail sur une génération ». Traduction : vos petits-enfants viendront encore aux réunions sur le sujet en 2035.
Submersion : check. Érosion : en cours de téléchargement.
Côté risque de submersion, l’essentiel est bouclé. Mais il reste le gros morceau : le fier d’Ars. Et surtout, la nouvelle saison à suspense : l’érosion. Celle-ci va occuper la communauté de communes entre 2025 et 2035. Problème : contrairement aux inondations, l’État n’a pas vraiment prévu de sortir le portefeuille.
Des atouts à revendre (et une longue liste d’actions)
Heureusement, l’île de Ré a des armes : une gouvernance qui carbure, de l’expérience à revendre et, paraît-il, des finances pas trop salées. Une centaine d’actions sont prévues du nord au sud, sur des bouts de côte de 2 à 600 mètres. Vingt d’entre elles sont déjà sur le podium des priorités, dont Grignon, à Ars-en-Ré, qui servira de cobaye pour voir si les plans tiennent la vague.
Bref, la réunion a été animée. Reste à savoir si le public est venu surtout pour sauver la côte… ou pour éviter de voir sa maison transformée en cabane sous-marine d’ici quelques décennies.