Les actualités selon Rédîlyc

Vous le connaissez sûrement en tant que l’une des plus belles fenêtres sur l’océan. Cet abri à canot de sauvetage situé sur la commune de Saint-Clément-des-Baleines est en effet un lieu idéal pour capturer un superbe couché de soleil.

Les années et les intempéries ne l’ont pas épargné. Après une profonde restauration en 2014 de son toit, sa voûte et le changement des tirants, c’est maintenant au tour de son sol de se refaire une petite beauté avec une belle surprise lors de sa restauration. Le sol initial était enfoui de sable et de divers gravats accumulés avec le temps. Lors de sa restauration, les bordures de trottoir et la ligne centrale en pierres de granit ce sont avérées être en bon état. Grâce à cette découverte, la restauration du lieu permet de mieux comprendre comment le chariot du canot cheminait entre l’abri et la mise à l’eau. 

Ce lieu est chargé d’histoire depuis 1869, date à laquelle les Sauveteurs de la paroisse de Saint Clément ont reçu leur premier canot de sauvetage. Avant cela, les sauveteurs en mer devaient porter leur canot depuis le port d’Ars. Cet abri bâti aux frais de la Société nationale a donc permis d’abriter un canot à rames, le premier se nommait Gabiou Charon. L’embarcation mesurait 19 mètres de long et était insubmersible grâce à des caissons, l’eau se vidait automatiquement et l’embarcation se redressait lorsqu’elle chavirait. Pour le manœuvrer, il fallait être 10 rameurs, bien souvent des agriculteurs locaux et le capitaine, marin de profession ainsi qu’un sous-patron qui se tenait à l’avant. Ils partaient en mer pour secourir les marins dans la tourmente pris au piège dans les hauts fonds rocheux. Ces sauveteurs étaient pour beaucoup emplies de courage car peu d’entre eux savaient nager !

D’autres canots ont succédé, Le Barron-Larrey ou encore l’Armand-Forquenot. Pour donner l’alerte d’un naufrage, un coup de canon était donné. L’équipage de terre hissait alors le canot depuis l’abri grâce à un chariot. C’était ensuite au tour de l’équipage à bord, à force de rames dans des conditions très souvent difficiles de rejoindre le navire en détresse.

Un naufrage a particulièrement marqué les esprits. Le 12 janvier 1920, le paquebot l’Afrique est pris dans une violente tempête et heurte les rochers de Rochebonne au large des Baleines. Le paquebot de 119 mètres de long comptait 125 hommes d’équipage et 464 passagers, seulement 39 survivants ont subsisté à l’une des plus grandes catastrophes maritimes du littoral français. 

Ces héros maritimes œuvrent encore aujourd’hui avec la SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer) et sauvent de nombreux marins expérimentés ou amateurs le long des côtes Rétaises.